LES SCENARIOS AMOUREUX – N°3 : « Personne ne me plaît / Je suis trop exigeant(e) »
Voici le troisième épisode d’une série d’articles sur ce que j’appelle les scénarios amoureux : des phrases, idées reçues ou croyances limitantes sur l’amour que j’entends souvent dans mon métier de coach de vie amoureuse. Ces scénarios sont pour moi des indices précieux car ils représentent l’histoire que nous nous racontons – ou que les autres nous racontent – et qui ne nous aident pas, voire nous empêchent d’avancer en amour. « Personne ne me plaît/Je suis trop exigeant(e) » : ces deux affirmations sont comme les deux faces d’une même pièce. Dans la première formulation, c’est l’histoire que vous vous racontez sur la raison de votre célibat. Dans la deuxième, vous avez simplement intégré les commentaires des autres. Au moins, dans ce scénario-ci, il ne s’agit pas d’une généralité sur l’amour mais d’une justification qui se rapporte à vous. Vous sentez bien intuitivement que cela doit venir de vous. Mais tout de même, vous avez un doute : si personne ne trouve grâce à vos yeux, c’est peut-être parce que vous ne croisez personne qui soit à la hauteur ? Ou que les personnes attirantes et disponibles sont rares en général ? Et là encore, vous vous retrouvez avec un effet de rareté. Autant vous le dire tout de suite, je n’achète pas facilement l’argument de la rareté. Nous avons beau être des personnes uniques, chacun(e) de nous a néanmoins suffisamment de richesse et de complexité pour pouvoir attirer et être attiré(e) par suffisamment de personnes différentes dans une vie. Je veux bien croire qu’il n’y ait pas beaucoup de gens qui vous plaisent – et d’ailleurs, en faut-il vraiment beaucoup pour trouver votre bonheur ? Mais personne, non. Ni même une seule et unique âme sœur à trouver comme la fameuse aiguille dans une botte de foin parmi les milliers de personnes qui croiseront votre route. Un partenaire n’est pas unique et fait pour vous a priori, mais devient unique par l’investissement et la connaissance réciproques, par la construction de la relation, exactement comme la rose du Petit Prince. Et tant mieux ! Lorsque j’entends ces affirmations, je pars donc du principe que l’impression de rareté est une sorte d’illusion d’optique. Il est alors important de creuser davantage : pourquoi et comment en êtes-vous arrivé(e) à la conclusion que « personne ne vous plaît » ? Posez-vous ces trois questions : 1/ Est-ce que je croise souvent de nouvelles personnes ? Rencontrez-vous suffisamment de personnes nouvelles dans votre entourage au cours d’une année ? Faites-vous le nécessaire pour en rencontrer ? Avez-vous l’impression d’avoir le choix, ne serait-ce que parmi des personnes qui ne vous plaisent pas ? Si vous rencontrez peu de nouvelles personnes, pas étonnant que vous n’en rencontriez pas qui vous plaisent. Votre référentiel est trop limité et c’est aussi peu significatif que d’affirmer « je ne trouve jamais la bonne coupe de pantalon » en allant toujours dans les trois mêmes magasins. Commencez par étendre votre zone de confort, diversifier vos fréquentations, modifier vos habitudes et allez davantage vers les autres. Ensuite, vous pourrez vous poser la deuxième question. 2/ Est-ce que je m’intéresse vraiment aux personnes que je croise ? Regardez-vous vraiment les gens autour de vous ? Dans quel contexte ? Surtout lorsque vous êtes de sortie le vendredi ou le samedi soir ? Ou bien partout où vous allez (dans les transports, au travail, à la salle de gym, en vacances, à la boulangerie, au café, au garage, au supermarché …) ? Vous posez-vous souvent la question « y a-t-il quelqu’un ici qui pourrait me plaire » ? Songez que dans la vraie vie, une personne qui peut vous plaire se présentera très rarement perchée sur son cheval blanc, auréolée de lumière, ou bien brandissant la pancarte «me voilà !». Vous pourriez très bien ne pas remarquer une entrée en scène discrète et inattendue, surtout si vous êtes dans un mauvais jour ou simplement distrait(e). Je suis prête à parier que vous êtes déjà passé(e) à côté de beaucoup d’opportunités sans le savoir ! Elargissez le champ de votre imagination et questionnez votre ouverture d’esprit quant au contexte. Il n’y a pas de « bon endroit » ni de « bon moment ». Tous les endroits et tous les moments sont bons pour croiser quelqu’un qui vous plaît. Comment cela, vous n’avez pas remarqué cette charmante dame dans la file d’attente de la fromagerie de quartier, ce garçon rêveur dans la salle d’attente de votre dentiste, ou bien ce sympathique papa célibataire à la réunion de parents d’élèves ? La magie de l’amour ne se trouve pas dans le glamour de la situation, mais bien souvent malgré son absence : voilà une belle illusion d’optique. 3/ Est-ce que je ne juge pas trop vite, et sur quels critères ? Si vous pensez avoir suffisamment d’occasions de rencontres, et la présence d’esprit de bien ouvrir les yeux, vous pouvez maintenant vous interroger sur vos attirances. Est-ce un mal d’être exigeant(e) en amour ? Absolument pas ! Mais la question est plutôt : sur quoi êtes-vous exigeant(e) ? Quels sont vos critères ? En avez-vous trop ? Pas assez ? Sont-ils pertinents pour vous assurer que cette personne a le potentiel de vous rendre heureux(se) ? Et que cache votre intransigeance sur certains critères pas si pertinents (par exemple : des caractéristiques physiques trop précises, un style vestimentaire …) ? Est-ce qu’il n’y a pas quelques peurs à dénicher dans votre « filtre » personnel ? Entendons-nous bien : je ne dis pas qu’au final, vous ne tomberez pas amoureux(se) de quelqu’un qui correspondra à certains de vos critères. Mais ne vous promenez pas avec une longue liste en tête. Personne n’aime passer un entretien d’embauche en amour et vous constaterez parfois que quelqu’un qui coche tous vos critères sur le papier ne vous crée aucune émotion. L’inverse arrive aussi : aucun critère de rempli, mais l’émotion est là. Car ce n’est tout simplement pas comme ça que ça marche ! Gardez…